lundi 2 mai 2016

2 mai ; Ashtabula-Avon Lake ; Ohio ; 142 km

Article précédent

Démarrage sous le brouillard, le crachin, le froid.

On s’imagine au mois de novembre dans les plaines de la Flandre, cela doit être identique et la vue du lac Érié qui s’offre à nous dans ce paysage où l’horizon se borne à 20 m n’a rien de vraiment idyllique.
Une zone industrielle, un port fantomatique. Tous nos vêtements respirent l’humidité. La transpiration n’arrange pas les choses. Au moins un avantage nous avons un vent à peu près favorable et nous avançons assez vite et comme le paysage n’a rien de réjouissant les kilomètres s’additionnent.
Nous avons parfois un peu de mal à retrouver le bon itinéraire, parfois nous nous trompons. Le brouillard nous désoriente un peu. Nous sommes dans une zone très urbanisée. Notre itinéraire longe la highway et la freeway (autoroute) et le risque est de s’engager dans les bretelles d’accès de ces grandes voies motorisées. Un itinéraire cyclable longe la côte du lac mais on perd parfois les panneaux indicateurs. Nous nous arrêterons déjeuner dans un restaurant mexicain. Une soupe bien chaude comme hier nous réchauffe. Au loin sur le lac on commence à apercevoir un peu de ciel bleu, l’horizon s’allonge, le brouillard petit à petit se lève mais il fait toujours aussi frais. Bientôt nous arrivons dans les faubourgs de Cleveland.

Des faubourgs très résidentiels. On y aperçoit de magnifiques maisons ou domaines. La voie est très large et les pelouses tondues au cordeau. Au loin nous commençons à apercevoir les gratte-ciel de Cleveland et c’est par une très belle piste cyclable qui longe la freeway que nous entrons dans cette grande ville au long passé industriel grâce à sa position stratégique au carrefour des Grands Lacs et d'un canal important menant au fleuve Mississippi. Cleveland a vu sa population atteindre son apogée en 1949 avec 914 808 habitants.
Cependant, dans les années 1960, à la suite du déclin des industries lourdes et des migrations des habitants vers les nouvelles banlieues, la ville a peu à peu dépéri. Cleveland devient la première grande ville américaine à avoir des défauts de paiement, depuis la Grande Dépression. Les médias nationaux ont alors commencé à parler de Cleveland comme de « l'erreur sur le lac » en référence à ses difficultés financières, au fameux incendie de la Cuyahoga en 1969 (la rivière était tellement polluée par des déchets industriels que les immondices prirent feu et ravagèrent un pont).

Depuis, la ville a beaucoup œuvré pour se défaire de ce surnom. Au cours des vingt dernières années, la ville a connu un renouveau relatif (le Jacobs Field et le Rock and Roll Hall of Fame attirent de nombreux visiteurs), allant même jusqu'à être citée en exemple par les médias américains dans le domaine des partenariats public-privé, de la revitalisation du centre-ville et de la rénovation urbaine.
La région métropolitaine poursuit son redressement avec le réaménagement des zones du complexe Gateway (avec le Jacobs Field et le Quicken Loans Arena) dans le centre-ville et le long des côtes (avec le Rock and Roll Hall of Fame, le stade Cleveland Browns et le Great Lakes Science Center). Bien que Cleveland ait été saluée par les médias comme une « Come Back City », un grand nombre de quartiers défavorisés connaissent des difficultés en matière de sécurité et le système scolaire public souffre de graves problèmes. 
La crise des subprimes touche durement Cleveland en 2007 avec 7 000 logements saisis par les banques et autres organismes prêteurs pour défaut de remboursement des emprunts. Constatant les ravages occasionnés par cette crise, avec l'explosion de la criminalité et l'abandon de certains quartiers, la ville de Cleveland intente en janvier 2008 un procès à 21 banques et organismes de crédit.
Nous traverserons la ville par une voie cyclable qui longe les quartiers du port et le grand stade. Il nous reste encore une bonne vingtaine de km à parcourir pour nous rendre chez nos hôtes warmshowers qui habitent à Avon Lake. Au fur et à mesure que nous nous éloignons du centre de Cleveland nous entrons de nouveau dans des quartiers résidentiels. La crise économique n’a pas frappé tout le monde et les magnifiques maisons offrent le visage d’une aisance sociale. 
Philipp
nous accueille avec ses deux enfants, Grace et Collin dans sa très belle demeure. 60 ans, sportif, ingénieur, conseiller économique pour le gouvernement nous allons passer avec lui une très belle soirée. (sa femme est en voyage professionnelle).
Pour finir la soirée, Philipp nous emmènera boire une bière dans un complexe située près de chez lui où sur de multiples écrans sont diffusés et dans un bruit très fort les spectacles sportifs. Ce soir Cleveland rencontre en basket et dans les play off l’équipe d’Atlanta, Cleveland va l’emporter.

1 commentaire:

  1. Ah les gars c'est formidable un tour pareil. vous avez la santé. On pense à vous avec plaisir ! les photos sont parlantes et la description du parcours fait que c'est comme si on y était.
    Bonne route. Ici il a fait chaud et très sec comme en été. Bises. DL

    RépondreSupprimer