30 avril ; Warren-Meadville ; Pennsylvania ;98 km ; dénivelé : 1.283 m

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La journée pourrait se résumer par ces panneaux …

quand ils indiquent « attention forte descente » cela veut dire qu’en bas il y aura la même remontée…excepté les 25 ou 30 premiers km, le parcours va être une succession de montées, de descentes avec de forts pourcentage (souvent près de 11% peut être plus). 

La route est toute droite et n’est qu’une succession de longs toboggans. Avec la vitesse accumulée dans la descente, on arrive à monter la première rampe sans trop de peine…souvent la pente s’adoucit mais c’est pour mieux remonter…un peu épuisant…

On traverse des zones rurales plutôt désertes, très peu de villages, petites ou moyennes exploitations agricoles. Nous sommes également dans un territoire amish. Très surprenant en bord de routes on voit des panneaux avec un logo diligence, en fait ce sont des habitants qui se déplacent avec des charrettes à chevaux. Refusant ainsi la modernité, alors que des énormes 4X4 nous doublent en permanence, l’Amérique nous montre ses paradoxes à travers des gens (les amish) qui vivent dans une forme d’autarcie mais aussi sans doute dans une forme de vie sociale très sectaire. Dans ces zones rurales  un peu isolées on voit également beaucoup d’églises protestantes de la branche méthodiste, ce qui accentue aussi le caractère austère de la région. On voit des jeunes femmes avec de longues robes et une petite coiffe comme en portaient chez nous les femmes jusqu’au début du XXème siècle dans les campagnes.
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29 avril ; Galeton-Warren ; Pennsylvania ;148 km ; dénivelé : 1.186 m

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Un temps écossais, un temps irlandais, un temps breton, non un temps pennsylvanien ! froid, brumeux, pluvieux, très pluvieux sur la fin. Les vêtements chauds sont plutôt de sortie. Un café pris dans la chambre du motel avec quelques biscuits et nous partons dans ce temps froid et très nuageux. 

On file très vite sur la route qui est une forme de faux plat légèrement montant durant une quinzaine de km. Puis une bonne pente pendant deux à trois km va nous mener au point le plus haut vers 800 m.

On ne tarde pas car il est fait froid. La descente n’est pas faite pour nous réchauffer nous arrivons assez rapidement dans la ville de Coudersport. 

On a tracé presque 40 km en moins de deux heures. Il fait 44° oui mais ce sont les degrés Fahrenheit. 

En prenant un breakfast dans un café Dominique nous explique la formule pour les convertir en degrés Celsius (les nôtres …) 

(°F-32)*0,6 = °C, le premier qui trouve combien fait 44° F en °C téléphone à Place au Vélo Nantes de ma part, il gagnera des pinces pantalons… Tout ça pour dire que 44° F c’est froid ! 

Hier soir on a également longuement débattu sur la réalité des dénivelés que nous annonçons. Le GPS  d’Antoine indique les siens, moi j’indique les miens à partir de la carto Open Runner et on est très proche. Mais Dominique mais en doute la réalité de nos chiffres …qui a raison…finalement on s’en fout un peu car ce qui est certain c’est que ça monte et ça descend et qu’en fin de journée tout cela cumulé fait quand même beaucoup. 

La route reprend donc ses droits et nous arrivons dans la petite ville de Smethport. Nous avions décidé d’aller vers le Mt Jewett, finalement nous changeons d’avis pour prendre une route un peu plus directe qui passe par le village La Fayette. Nom prédestiné pour nous français. La route remonte pas mal et la pluie s’accentue. Ponchos, guêtres sont de sorties. 

La Fayette est plus un lieu dit qu’un village, nous faisons un stop dans un bar/saloon bien chauffé avec de la musique country. 

Un américain qui voit nos vélos dehors entre dans le bar et vient vers nous pour nous dire qu’il est allé en Europe faire du vélo. Écosse, Irlande, Normandie, Loire à Vélo, Euro vélo 6… On est à 100 km parcourus depuis ce matin et nous décidons d’aller vers la ville de Warren à près de 50 km. Il n’y a pas de villes plus proches pour trouver un hébergement…la journée aura été quand même longue, froide et bien humide. On trouvera un hôtel à Warren, la douche est la bienvenue…

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28 avril ; Canton-Galeton ; Pennsylvania ; 92 km ; dénivelé : 1.154 m

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La journée va être bien froide. Nous partons de la maison de Landa vers 7h30 et je regrette de ne pas avoir emmené mes gants. 

Le parcours commence par une longue côte puis ensuite descentes dans l’air froid et montées vont s’enchaîner. On s’arrête prendre un breakfast dans un petit restaurant. 

Le café nous réchauffe bien. Un peu plus loin on fait quelques courses dans un market. En attendant aux caisses j’observe un homme relativement âgé qui remplit les sacs des clients…petits boulots à l’américaine.

La pluie est annoncée pour l’après midi. Pour le moment le ciel est bien nuageux et l’atmosphère ne se réchauffe pas. 

Dans la campagne quelques fermes bordent la route. Ici il semble que c’est plutôt l’élevage de vaches laitières. Les exploitations agricoles sont assez semblables à nos exploitations de Bretagne ou du Massif Central. Nous nous arrêtons pour déjeuner rapidement près d’une vieille église en bois. 

La prairie à côté sert de cimetière. Une simple stèle indique le nom du défunt, contrairement à chez nous, au moins dans les villages de campagne il n’y a pas de caveaux…

On reprend la route alors que les gouttes de pluie commencent à tomber. Nous avions envisagé d’aller dans un camping ce soir vu le temps froid et la pluie on se prend un motel pas très folichon qui se trouve après Galeton sur le bord de la route N° 6.

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27 avril ; Mehoopany-Canton ; Pennsylvania ; 92 km ; dénivelé : 748 m

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Une très belle journée s’annonce. Il fait froid ce matin, deux biches broutent tout à côté de la maison de Dan et Carol qui nous quitte de bonne heure pour se rendre à son travail.

Nous prenons un breakfast que Dan nous prépare.

C’est un vrai plaisir d’avoir été accueilli chez eux. La route que nous empruntons est très belle, elle longe la Mehoopany river.

Nous avons quand même froid aux mains malgré le soleil qui a bien du mal à réchauffer l’atmosphère.

Le profil du parcours est bien moins escarpé que les jours précédents et cela fait du bien de pédaler sans forcer sur cette jolie route tranquille. La Mehoopany river rejoint la Susquehanna river qui forme ici un très large lit.

Long d'environ 715 km, c'est le plus long fleuve de la côte Est des États-Unis. Cette rivière se jette dans le nord de la baie de Chesapeake. Elle aura été le théâtre de plusieurs batailles durant la guerre de sécession. Vers onze heures nous nous arrêtons sur le bord de la route. Des gens de la communauté Amish proposent des grillades. Wikipédia nous en donne cette définition :
« Les Amish sont une communauté religieuse anabaptiste, fondée en 1693 en Alsace par Jakob Amman. La communauté Amish est aujourd'hui présente surtout en Amérique du Nord, vivant de façon simple et à l’écart de la société moderne. La première règle amish est : « Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure ».
Les deux femmes qui servent les grillades sont plutôt austères et ne donne pas envie de rigoler ! Mais leurs grillades de poulet sont très bonnes …

On reprend la route et nous arrivons assez rapidement et vers quatorze heures dans la petite ville de Canton où nous avons pris contact pour un accueil warmshowers.

Frank nous a écrit qu’il ne serait pas présent car il partait à Los Angeles mais sa femme Landa nous accueillera. Nous avions oublié de noter leur adresse et arrêtés devant la post office en recherche d’une connexion, une femme nous aborde pour nous demander si nous étions les français qui recherchons un hébergement. En fait elle nous fait comprendre qu’elle nous a vus passer sur la route et qu’elle travaille dans l’entreprise de Franck. Elle nous conduit là bas et Landa nous accueille dans une très belle maison. Elle nous apprend que Franck son mari est effectivement parti pour Los Angeles mais c’est pour en revenir à vélo …et en simplement 6 semaines… dommage de se rater d’aussi peu …

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26 avril ; Scranton Meehopany ; Pennsylvania ; 70 km ; dénivelé : 1.031 m

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Une autre journée de montagne « russes »…ça monte, ça descend, ça épuise aussi !

la journée commence sous une petite pluie. On met le poncho par précaution et puis rapidement on l’enlève. Le temps est bien nuageux mais ça a l’air de tenir. Assez vite on se retrouve dans une longue côte.

Notre itinéraire longe la route N°6, la route serpente à travers la campagne, les collines. Le coin est paisible. Il ne fait pas très chaud, et on sent que l’hiver est encore tout proche.
De temps à autre des lacs bordent la route.














Mais vers midi, la pluie revient, l’orage gronde il pleut très fort.

Nous trouvons refuge sous une sorte d’abri dans la cour d’une entreprise de camions.
Sur la route les énormes poids lourds renvoient des gerbes d’eau.






L’orage met bien longtemps à s’évacuer et sous la pluie nous reprenons la route pour gagner une petite ville qui se situe à 2 ou 3 km. Nous y faisons quelques courses et mangeons à côté du market. Finalement la pluie cesse, il ne fait pas très chaud et nous repartons vers Mehoopany où nous devons être hébergés. La route remonte encore beaucoup. Sur la route les camions font hurler leur moteur. Mais si cela n’est pas vraiment agréable, on ne se sent pas mis en danger tant la bande d’arrêt est large. Mehoopany se trouve en bas d’une longue descente et nous continuons sur dix km pour rejoindre la maison de Dan et Carol qui ont accepté de nous héberger pour la nuit. Ils habitent une maison totalement isolée le long  de la Mehoopany river.

Nous sommes accueillis royalement par ce couple de retraités qui a voyagé en Australie où Dan avait construit un catamaran de 38 pieds. Dans le même moment ils avaient voyagé sur la côte est de l’Australie en tandem. Nous passerons avec eux une très belle soirée.

Dehors le temps s’est bien rafraîchi et nous sommes bien contents de dormir dans des chambres très confortables….


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25 avril ; Layton-Scranton ; Pennsylvania ; 99 km . dénivelé : 1621 m

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Un petit déjeuner solide avec Tiffany, Scott est parti vers six heures à son travail. 

Nous reprenons la route dans ce paysage très vallonné. Après une descente rapide vers Dingman Ferry la route va vite remonter durement jusqu’au treizième km. Ce sont des montées pas très longues mais pentues parfois à plus de 10 % puis de courtes descentes, puis de nouveau des rampes difficiles…on le sait cette première semaine est plutôt difficile. Il faut traverser le massif des Appalaches. Ce ne sont pas des hautes altitudes au maximum 600/700 m mais ces successions de côtes, de descentes qui sont un peu « casse-pattes ». Il faut aussi se mettre dans le rythme. Je laisse filer Dominique et Antoine devant pour m’économiser…Nous évoluons dans un paysage où la végétation sort à peine de l’hiver. Les branches sont tout à peine bourgeonnantes. Assez surprenant les bas-côtés de la route sont souvent envahis par des déchets plastiques, bouteilles …alors qu’hier c’était plutôt clean. Nous sommes maintenant entrés dans l’État de Pennsylvanie. Ce sont les primaires et régulièrement devant les maisons nous observons des affichettes indiquant que les propriétaires votent pour Trump.

De temps à autre nous longeons des lacs et à midi nous piqueniquons à côté de l’un d’eux.

La route est parfois très circulante, parfois assez large avec une bande d’arrêt aussi grande que nos routes départementales et cela est très confortable pour le vélo. Parfois plus étroite mais dans l’ensemble, les conducteurs s’écartent très largement de nous et jamais nous ne ressentons un sentiment d’insécurité.

Dans la dernière partie du parcours, la route passe par le mont Cobb (630 m) et c’est par une longue descente que nous arrivons à Scranton, ville relativement importante. Nous devions ce soir être accueillis par un jeune couple de cyclistes mais au dernier moment cela n’a pas été possible. Nous choisissons un hôtel à l’entrée de la ville avec une chambre XXL…pour un prix à trois pas du tout XXL !

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24 avril New York-Layton ; New Jersey ; 125 km ; dénivelé : 1.600 m

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Et bien voilà c’est parti pour la grande traversée. Un ciel tout bleu, un peu frisquet, nous sortons de Jersey City en faisant une partie du chemin inverse que nous avions pris en sortant de l’aéroport. C’est dire que ce n’est pas très excitant comme paysage, mais un peu moins stressant que lors de notre arrivée nocturne !

La traversée du pont se fait sans difficulté puisqu’un passage certes très étroit nous met à l’écart de la circulation.

Ensuite on traverse des villes de banlieue plutôt pauvres, des rues par endroit défoncées, des déchets qui jonchent le sol …on voit que les gens ici ne mènent pas la grande vie ! Et puis au bout d’environ 30 km l’atmosphère change…les maisons sont belles, les pelouses bien taillées, les rues entretenues…on est dimanche on observe beaucoup de joggers ou de cyclistes, bref entre la pauvreté et la richesse ou l’aisance ce sont deux mondes très proches qui se côtoient. Est-ce différent ? en France certainement pas… 

La route sur les cinquante premiers kilomètres est plutôt plate et puis progressivement nous entrons dans les Appalaches. La végétation sort de l’hiver, les tâches de verdure forment des jolies couleurs sur les flancs des collines. Cela me fait penser un peu à la Normandie. De plate la route se transforme peu à peu en succession de montées et de descentes…

Nous entrons dans un parc ou a été aménagé un chemin piétons/vélos que nous suivons sur une dizaine de kilomètres. 

Puis nous reprenons la route. Le vent par moment souffle assez fort, un peu froid, il vient du Nord. Antoine et Dominique mène un bon train. Je reste derrière les jambes un peu dures …sur la fin nous avons quelques difficultés à trouver le bon itinéraire. Ce soir nous dormirons dans la petite ville ou bourgade de Layton. Nous y sommes accueillis par un couple de cyclistes que nous avions contacté par warmshowers. Ils voyagent beaucoup à vélo et utilise le tandem. Scott est enseignant et Tiffany travaille au service des Postes. Ils habitent une maison agréable dans la campagne. Dans la soirée nous ferons mieux connaissance autour d’une table d’un restaurant mexicain.

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Seconde journée à New York

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Ce matin il pleut …une petite pluie toute douce qui nous accompagne lors de notre descente vers l’embarcadère pour rejoindre Manhattan. Mais déjà au loin on voit pointer un peu de ciel bleu…les nuages disparaissent petit à petit on s’en va vers le pont de Williamsburg,

double pont alliant une voie ferrée et voie automobiles. Il est parfaitement aménagé pour les vélos. Sur l’autre rive une belle promenade a été aménagée permettant de rejoindre le célèbre pont de Brooklyn.

On est samedi il y a énormément de promeneurs, nous poursuivons toujours par une belle voie vélos le long de l’Hudson. Ici c’était des docks, aujourd’hui ces quartiers sont en rénovation. L’activité portuaire de fret c’est déplacée.

En face les gratte-ciel de Manhattan forment de belles mosaïques, les rayons du soleil font miroiter les façades vitrées.

Un peu plus au loin la statue de la Liberté dresse son bras et indique l’entrée du port.

On reste à se chauffer sous le soleil par cette belle journée printanière.

Retour sur Manhattan par le pont de Brooklyn  dont la chaussée piétons/vélos est envahie par une foule importante. On se plait à circuler de nouveau dans les rues de Manhattan que nous retraversons dominés par les hautes tours inondées de soleil.

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