mercredi 11 mai 2016

Une pause de 3 jours à Chicago

Nous voilà donc arrivés à Chicago. En deux semaines nous aurons rallié New York à la troisième grande ville américaine soit près de 1.600 km. Les conditions météos ne nous auront pas épargnés. Pluie, vent, froid, rares auront été les vraies belles journées ensoleillées.


La traversée du massif des Appalaches n’aura pas été non plus de tout repos. Si ce massif culmine à tout juste 1.000 m d’altitude, ces côtes très rudes,
très pentues auront mis à mal les jambes (en tous les cas les miennes) Dominique et Antoine un peu moins. Le froid et l’humidité auront sans doute aussi accentué cette fatigue. 
Cette traversée nous aura permis de découvrir l’État de Pennsylvanie. Une région très rurale, assez proche des régions françaises comme la Bretagne, la Normandie ou le massif Central avec des exploitations agricoles de tailles moyennes et plutôt centrées sur l’élevage laitier.

Après les Appalaches la « descente » vers le lac Érié et la traversée de la région de Cleveland, le paysage change, les plaines s'étendent vers une horizon sans fin. C’est aussi un vaste territoire industriel que nous aurons découvert. Un territoire parfois sinistré, en reconversion à l’image des régions sidérurgiques européennes.
La ville de Detroit que nous aurons évitée n’était pas loin avec son industrie automobile en pleine faillite. 
Traverser les villes, c’est aussi en découvrir son organisation sociale. Des quartiers résidentiels en périphérie plutôt riches
et des quartiers pauvres assez proches des centres ville si tant est que ce qualificatif « centre-ville » ait un sens dans ce pays. Il est certain que nous pouvons avoir la nostalgie de nos villes françaises ou européennes. On ne sent pas ici une âme. On ne voit pas de lieux où se nouent les relations sociales comme nos bistrots. S’il y a des églises, à côté on ne voit pas de café ou de petits commerces comme dans nos villages français. Ici point de monuments, de châteaux, de manoirs, de vieilles maisons pleines de charmes ou des chapelles et autres églises anciennes. Trop souvent dans les quartiers résidentiels nous ressentons un univers quelque peu aseptisé où tout est tiré au cordeau, bien propre pour parfois brusquement basculer dans un autre quartier pauvre où les vieilles voitures  traînent entre les détritus qui jonchent le sol sur des pelouses qui ne le sont que de nom.
Si tout ici est surdimensionné, les gens aussi le sont malheureusement. L’obésité fait des ravages, et il n’est pas besoin d’être sociologue pour s’apercevoir que ce sont plutôt dans les classes sociales très moyennes ou pauvres que cette « maladie » se propage. La consommation souvent à volonté de soda ou autre coca, la malbouffe et les mauvaises habitudes alimentaires en sont les principales causes.
Les séjours que nous aurons faits chez l’habitant par l’intermédiaire du système warmshowers auront été un vrai enrichissement.
Ils nous aurons permis de mieux comprendre le fonctionnement du pays, leurs modes de vie. Les gens que nous avons rencontrés sont tous des cyclistes randonneurs ou sportifs. Plutôt de classes sociales relativement aisées.
Très ouverts, ils nous ont permis de passer de très belles soirées d’échanges et de nous reposer très confortablement chez eux.
Partout de manière générale, les gens dans les commerces ou dans la rue restent toujours très avenants, tout en restant sur une certaine réserve, ils sont prêts à rendre service, à donner des renseignements. Se déplacer à vélo ici est très facile, la voirie est très large et laisse de la place aux vélos que ce soit sur les bike lane classiques ou simplement sur la route. Le comportement des automobilistes est très respectueux. Ils ne vont pas vite (les amendes coûtent très chères..) et quand ils nous dépassent, ils empiètent largement sur la partie gauche de la chaussée…les greenways ou autres pistes cyclables quand elles existent sont d’excellente qualité, dépourvues d’obstacles telles les chicanes, potelets obligeant à slalomer comme on en voit en France.
Là encore l’arsenal répressif est sans doute suffisant pour dissuader ou de stationner ou d’emprunter avec un engin motorisé les voies cyclables. Ici à Chicago, comme à New York c’est un vrai régal de rouler sur les pistes cyclables très larges (on est forcément dans du XXL). À Chicago la piste qui longe le lac Michigan est longue peut être d’une cinquantaine de km.
Les systèmes type VLS (vélo en libre service) sont présents. À  New York et à Chicago, ils sont très utilisés par les habitants. Les cyclistes en ville se déplacent un peu à l’image de la France c’est-à-dire en jouant avec le règlement routier, les feux rouge deviennent facilement des cédez le passage…apparemment cela ne semble pas vraiment poser question …il est vrai qu’avoir des feux tous les 100 m comme parfois en ville n’incite pas vraiment les cyclistes à s’arrêter systématiquement.
Chicago se découvre facilement. Si la superficie de la ville est très grande, le downtown est plutôt restreint. Comme toutes les grandes métropoles les gens sont un peu speed mais moins qu’à New York. Les tours immensément hautes assombrissent les rues.
Le métro parfois aérien comme à Paris fait un bruit d’enfer.
Avec le soleil et une atmosphère moins froide la ville doit être agréable. Une plage a même été aménagée au bord du lac à proximité du centre ville.
Voilà pour cette première partie de voyage. Demain nous prendrons une direction plus sud pour rejoindre la ville de Springfield dans trois jours, puis nous viserons Kansas City que nous devrions atteindre dans une semaine et ensuite une longue traversée peut être monotone de la seconde partie du Kansas pour arriver aux portes du Colorado vers la fin du mois de mai. La route est encore longue…

1 commentaire:

  1. Affreux ce temps, on dirait la brume du Pacifique la cote ouest... Bref, c'est de la jalousie ! Faites de belles découvertes et bientôt dans les plus petites villes, le long de la route, vous trouverez les vieux dinners authentiques pour remplacer les cafés français de nos petites bourgades !

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